Eléments d’Orientation

L’anatomie topographique se rapporte à la disposition des organes dans un espace donné. La définition de leur emplacement ou leur description suppose le recours à des repères. Pour y parvenir, deux modes d’orientation sont utilisables :

· Le premier type permet de situer un segment d’un objet en fonction d’un repère fixe. Prenons l’humérus comme exemple, il est reconnaissable à l’aspect de ses deux extrémités ; on les qualifie de supérieure et d’inférieure en se référant au milieu du bras. Mais quand le membre est relevé vers le haut, l’identification s’inverse. L’usage des termes ‘supérieur /inférieur‘ peut donc être source de confusion quand  le repère bouge. L’identification des extrémités sera plus précise en les désignant par ‘proximale’ et ‘distale’, par rapport à l’épaule qui est un repère fixe, quelle que soit l’attitude imprimée au bras.

Le même membre observé de face est délimité par deux bords, externe et interne, termes à remplacer par latéral et médial par référence à l’axe de symétrie.

Repères & Axes de coupes  d / p : extrémités distale & proximale par rapport à l’épaule, repère fixe. l / m : côtés latéral (ou externe) & médial (ou interne) du membre supérieur par rapport à son axe de symétrie ; idem pour le membre inférieur. ss : axe sagittal (axe médian de symétrie droite / gauche). ss’ : axe para-sagittal (ou para médian, en dehors de l’axe de symétrie). h : axe horizontal haut (supérieur ou rostral) & bas (inférieur ou caudal). Plans de coupes, selon les trois plans de l’espace cc : plan vertical frontal (= coronal) ss : plan vertical sagittal (= antéro-postérieur) h : plan horizontal (= transversal)

Repères d’orientation d’une coupe transversale du bras droit projetée sur un plan horizontal (aspect inférieur de la tranche) - H : coupe de l’Humérus, considéré comme repère central, par rapport auquel sont définis les principales composantes du bras. - AV : paroi antérieure (= ventrale) du bras - AR : paroi postérieure (= dorsale) - Lat : paroi latérale (= externe) - Med : paroi médiale (= interne) - 1 : loge musculaire antérieure - 2 : loge musculaire postérieure - 3 : membrane inter musculaire médiale - 4 : membrane inter musculaire latérale.

· L’orientation spatiale considère l’objet de deux manières :

- soit de l’extérieur quant on il est décrit de face, de profil ou de dos, par rapport à l’observateur;

- soit de l’intérieur en usant de tranches de coupes pratiquées selon les trois plans de l’espace; on dispose ainsi de coupes transversales (= horizontales), sagittales / para sagittales (= médiane / paramédianes) et frontales (=coronales). La tranche de section est ensuite meublée de ses composantes dont la disposition se réfère à un repère déterminé, le plus souvent le centre de la coupe, ou les quatre points cardinaux (droit, gauche, antérieur, postérieur)...

Le Squelette

Le squelette osseux est l’armature autour de laquelle sont disposées les formations musculaires, membraneuses et articulaires. Il doit son apparente rigidité à sa structure fibro-cellulaire truffée de sels minéraux, principalement des phosphates calciques.

Du point de vue terminologie, on désigne par squelette axial l’ensemble formé par la tête et le tronc, et par squelette appendiculaire celui des membres. Cette distinction se retrouve dans la structure et le développement des pièces constitutives. En effet, le squelette axial est fait d’os plus ou moins plats et irréguliers, développés en général à partir d’ébauches membraneuses; ceux des membres sont d’aspect tubulure, de longueur variable, et dont l’origine est un moule cartilagineux.

- La texture d’un os long, celui du bras par exemple, varie selon le niveau considéré, sa partie intermédiaire (diaphyse) est faite d’os compacte entourant la canal médullaire, elle diminue progressivement d’épaisseur au fur et à mesure qu’on s’approche des extrémités. Par contre, ces dernières sont faites principalement de tissu spongieux entouré d’une coque relativement fine.

- Le cartilage articulaire est de type hyalin, c’est à dire transparent ; il tapisse les extrémités articulaires formant une couche d’inégale épaisseur, résistante aux effets de friction, mais sa nature avasculaire en fait un tissu très fragile et irrécupérable en cas d’inflammation ou de traumatisme.

- Le périoste forme un étui recouvrant toute pièce osseuse à l’exception des aires articulaires. Cette membrane résistante est faite d’une couche superficielle fibreuse, et d’une couche profonde richement vascularisée doublée d’un plan de cellules osseuses jeunes, les ostéoblastes, agents de la croissance en largeur.

- La moelle osseuse, site formateur des éléments figurés du sang, occupe à la naissance les canaux médullaires, puis s’étend progressivement dans les espaces spongieux au fur et à mesure de leur développement.
A partir de 18 ans, cette moelle rouge reste confinée au sein du squelette axial, celle du squelette appendiculaire est progressivement remplacée par la moelle moins fertile et chargée de graisse (moelle jaune).

Certains os longs, tels la clavicule ou les côtes, sont dépourvue de canal médullaire.

- Les os longs constituent l’armature et les leviers des membres. Un exemplaire est représenté ci-contre par l’os du bras, l’humérus. Il est fait d’un long tube ou diaphyse (d) interposé entre deux extrémités pleines ou épiphyses (e) ; la zone de transition avec la diaphyse est appelée métaphyse (m) ou col. L’humérus fœtal est un moule cartilagineux au centre duquel apparaît un noyau d’ossification (point primaire) qui s’étend progressivement vers les métaphyses. Le processus d’ossification des épiphyses est plus tardif, il se manifeste généralement après la naissance par un point secondaire dont l’extension vers la périphérie est contemporaine de la puberté. Les territoires d’ossification dépendant de ces noyaux diaphysaire et épiphysaire restent séparés par une plaque cartilagineuse (cartilage de conjugaison ou de croissance ou ligne épiphysaire) dont l’activité ostéogénique assure l’allongement de l’os. Habituellement, une seule plaque intervient dans le processus de croissance d’un os long, c’est le cas de l’extrémité proximale pour l’humérus et de l’extrémité distale pour le fémur, distinction qu’on peut résumer par l’adage qui rappelle que les épiphyses fertiles se situent loin du coude et près du genou. L’ossification commence et se termine plus tôt chez la fille. - Les sites d’insertions des parties molles (muscles, tendons, aponévroses, ligaments) deviennent compactes dès la puberté sous l’aspect de reliefs désignés par un riche vocabulaire : apophyse, tubercule, tubérosité (t), épine, crête, malléole, trochanter, empreinte, facette… - La vascularisation du tissu osseux provient de plusieurs sources : les rameaux périostés irriguent la couche superficielle du tissu compact ; les artérioles provenant des parties molles contiguës se distribuent aux extrémités et à la métaphyse. Le reste, principalement la moelle osseuse et la couche profonde de l’os compacte sont abondamment vascularisées par l’artère nourricière qui pénètre la diaphyse par un orifice propre. Les réseaux vasculaires épiphysaires et diaphysaires ne communiquent pas chez l’enfant, le cartilage de croissance constitue une barrière avasculaire jusqu’à l’approche de la puberté, son envahissement par les capillaires annonce le début de son ossification suivi de ralentissement puis de l’arrêt de la croissance qui se situe vers la 25° année.

- Les os courts sont d’aspect cuboïde. Ils constituent le squelette du poignet et de l’arrière-pied. Quatre de leurs facettes sont encroûtées de cartilage articulaire, les surfaces restantes servent de points d’insertion aux tendons et ligaments, et de porte d’entrée vasculaire. Ils s’ossifient pour la plupart après la naissance.

- Les os plats sont faits d’une couche d’os spongieux truffée de moelle (diploé) et interposée entre deux plaques d’os compact appelées tables. Les pièces osseuses de la voûte crânienne ainsi que l’omoplate et le sternum font partie de ce groupe.

- Les os irréguliers forment un groupe disparate auquel appartiennent certains os de la base du crâne, de la face, les vertèbres, le squelette du bassin.

- Les sésamoïdes sont de minuscules osselets, certains de la taille d’une lentille, la plus volumineuse étant la rotule. Ils sont pour la plupart encastrés dans l’épaisseur des tendons.

Squelette du Membre supérieur

Il est formé de pièces osseuses constituant l’armature du bras, de l’avant-bras et de la main ; ce sont respectivement l’humérus, le couple radius-cubitus et le complexe carpe-métacarpe-phalanges. L’ensemble forme un appendice articulé suspendu au tronc par l’intermédiaire de la ceinture scapulaire. La morphologie et la disposition de ce squelette remplissent les conditions nécessaires à l’accomplissement de la principale fonction du membre supérieur : la préhension. On remarque en effet que les pièces intervenant dans l’exécution de mouvements délicats sont multipliées, en position distale et de taille de plus en plus réduite ; elles sont dans le prolongement de pièces en nombre très réduit et plus massives servant de puissants leviers aux mouvements de force. Par souci de clarté, seront abordés en premier les os longs (humérus, cubitus, radius, métacarpe & phalanges) laissant en dernier les pièces irrégulières, celles du poignet et de la racine du membre.

L’Humérus est le squelette du bras, interposé entre l’omoplate (articulation scapulo-humérale) et les os de l’avant-bras (articulation du coude).

Extrémité proximale - a : bord antérieur - c : col anatomique - c’ : col chirurgical - f : facettes musculaires - h : tête humérale - l : bord latéral - m : bord médial - s : sillon inter tuberositaire - t : grosse tubérosité - t’ : petite tubérosité

Aspects : de face (A) / de dos (B) / de profil latéral (C) f : V deltoïdien / g : gouttière radiale de torsion

Extrémité distale - c’’ : condyle huméral - cl : épicondyle (= épicondyle latéral) - cm : épitrochlée (= épicondyle médial) - fc : fossette coronoïdienne - fo : fossette olécranienne - t’’ : trochlée dont la joue médiale descend plus bas.

La diaphyse est légèrement tordue sur son axe. Son aspect, nettement cylindrique en haut, devient progressivement prismatique, à trois faces et trois bords :

- la face antéro-latérale est hérissée à sa partie moyenne d’une crête rugueuse dessinant avec le bord antérieur une crête en V (deltoïdien);

- le trou nourricier s’ouvre sur la face antéro-médiale;

- la face postérieure (B) est subdivisée en deux champs par une discrète gouttière (g), reflet de la torsion humérale ;

- les bords latéral et médial sont bien marqués au voisinage de l’extrémité distale.

L’extrémité proximale est globuleuse, elle comporte une partie articulaire, la tête humérale, et deux tubérosités que sépare une gouttière antérieure.

- La tête humérale représente le tiers d’une sphère pleine orientée en dedans, en haut et en arrière ; son axe fait avec la diaphyse un angle de 130° ; la

limite de son revêtement cartilagineux est le col anatomique qui la sépare des deux tubérosités.

- La grosse tubérosité (c) est latérale, étant dans le prolongement de la diaphyse ; elle est volumineuse, son relief est sculpté de trois facettes d’insertion musculaire. La petite tubérosité est antérieure, elle est séparée de la précédente par la gouttière bicipitale (sillon inter tuberculaire).

- Le col chirurgical (b’) correspond à la métaphyse proximale, il est situé au-dessous des tubérosités, il frôle en dedans le col anatomique.

Trois points d’ossification contribuent au développement de cette extrémité, un pour la tête et deux tubérositaires, ils se soudent relativement tôt.

Le cartilage de conjugaison se situe chez le jeune au niveau du col anatomique ; très fertile, il reste actif jusque vers l’âge de 25 ans.

L’extrémité distale entre dans la constitution du coude ;  elle est tassée d’avant en arrière, telle une palette légèrement incurvée vers l’avant. Son axe transversal s’inscrit dans le même plan que celui de la tête humérale.

* La composante articulaire est irrégulière, faite de deux masses articulées avec le squelette de l’avant-bras :

- la masse latérale est le condyle huméral, segment de sphère bien développé vers l’avant, il s’articule avec la tête du radius ;

- la masse médiale, plus large, est la trochlée, elle a l’aspect d’une poulie remarquable par l’enroulement en spirale de sa gorge, et par la

dénivellation plus marquée de sa joue médiale.

- La zone conoïde relie les deux masses.

* La partie non articulaire est faite de saillies et de creux. La trochlée est surmontée sur les deux faces par les fossettes olécranienne en

arrière et coronoïde en avant, leur superposition fragilise la palette.

Les tubérosités prolongent des bords latéraux, elles sont palpables de chaque côté du coude, ce sont l’épicondyle (= épicondyle latéral) et l’épitrochlée (= épicondyle médial), cette dernière est particulièrement saillante, elle déborde la trochlée d’une douzaine de mm.

L’extrémité distale se développe par quatre points d’ossification, ceux à l’origine des masses articulaires et de l’épitrochlée fusionnent en une pièce unique qui reste séparée de la diaphyse jusqu’à l’adolescence par un cartilage de conjugaison peu fertile.

- en D : les trois figures illustrent la désaxation des extrémités produite par la torsion de la diaphyse humérale ; celle-ci est représentée par une coupe transversale (1). Les extrémités proximale & distale sont observées d’en haut (2) et d’en bas (3). - en E : disposition des points d’ossification. - a : tête humérale (vue d’en haut) - b : col anatomique - c / c’: petite & grosse tubérosités - d : gouttière bicipitale - e : facettes d’insertion musculaire - i’ : condyle - k : trochlée - o : épitrochlée (= épicondyle médial) - p: épicondyle latéral

Le squelette de l’avant-bras

Deux os longs juxtaposés constituent le squelette antébrachial, le cubitus (ou ulna) & le radius, celui-ci étant l’élément latéral. Ils sont articulés entre eux au niveau de leurs extrémités respectives, lesquelles font partie des articulations du coude et du poignet. Ils forment un couple solidarisé par une membrane fibreuse qui intervient comme charnière dans les mouvements dits de prosupination.

Considérés de face, on a l’impression qu’ils sont décalés en hauteur du fait de la conformation de leurs extrémités. Le cubitus est plus long, son extrémité proximale déborde de près de deux cm le radius ; inversement, l’extrémité distale de ce dernier se prolonge plus bas que la cubitale.

Le Cubitus ou ulna est l'élément médial ; os long, massif et effilé en bas, sa diaphyse décrit un S très allongé.

* Observée de profil, l'extrémité proximale évoque une clef ‘anglaise’, c’est à dire qu’elle est constituée de deux volumineuses saillies orientées à angle droit: l’une, l’apophyse coronoïde ressemble grossièrement à une pyramide implantée par sa base sur l’autre, l’olécrane qui s’est développée vers le haut dans le prolongement de la diaphyse. Elles délimitent une cavité articulaire largement béante en avant, la grande cavité sigmoïde destinée à s’articuler avec la trochlée humérale.

Chaque lèvre de cette cavité est soulevée en son milieu par un relief en forme de bec dénommé d’après l’apophyse dont il fait partie. Chaque bec est reçu, lors des mouvements du coude, dans la fossette correspondante située au-dessus de la trochlée humérale.

La grande cavité sigmoïde est parcourue par une crête sagittale adaptable à la gorge de la poulie humérale ; elle subdivise la cavité en deux aires dont la médiale est plus développée et plus creuse.

La face latérale de l’apophyse coronoïde est sculptée en cupule, la petite cavité sigmoïde articulée avec le pourtour de la tête radiale.

* La diaphyse s’amincit au fur et à mesure qu’on descend vers le bas, elle est prismatique, c'est à dire qu'elle présente trois bords délimitant trois faces dont on retiendra :

- deux crêtes dessinant un T sur la face postérieure ;

- le bord postérieur ou crête cubitale est perceptible sous la peau; et

- le bord latéral (= interosseux) tranchant semble partir de la petite cavité sigmoïde.

* Comparée à l’extrémité proximale, l’extrémité distale du cubitus ressemble à un bout de baguette, légèrement boursouflée par une surface articulaire en demi sphère, on la désigne paradoxalement comme étant la tête cubitale ; elle est au contact de l’extrémité distale du radius et du ligament triangulaire qui la sépare du carpe. Elle se prolonge en arrière par l'apophyse styloïde nettement palpable sous les téguments du poignet.

Le cubitus se développe à partir de trois points d'ossification, un point diaphysaire qui donne toute la diaphyse et l'apophyse coronoïde, et deux points épiphysaires ; l’olécranien apparait à l’approche de la puberté ; le point épiphysaire distal est reconnaissable plus tôt, entre six & neuf ans.

______________________________________________ - A : aspect antérieur - B : aspect postérieur - C : profil latéral du cubitus

___________________________________________ Squelette de l’avant-bras - a  / b / c/ : bords du cubitus : latéral (= interosseux) / antérieur / postérieur (= crête cubitale) - a’ / b’ / c’ :bords du radius : médial (=interosseux) / antérieur / postérieur - d : crêtes en T - e / f : apophyses olécranienne & coronoïdienne - g / g’ : grande & petite cavités sigmoïdes - h / h’ : pourtour & cupule de la tête radiale - i / k : col & tubérosité radiale - l / m : ‘tête’ cubitale & styloïde cubitale - l’ / m’ : petite cavité sigmoïde du radius & styloïde radiale - n : surface carpienne du radius

Squelette de l’avant-bras (extrémité distale) A B C

Articulation radio-cubitale distale _____________________________________ - l: tête du cubitus - l’ : cavité styloïde du radius - m : styloïde cubitale - m’ : styloïde radiale - n : surface articulaire avec le carpe

Le Radius est le squelette latéral de l'avant-bras. Os long, il a une conformation sensiblement inverse de celle du cubitus, il est cylindrique à sa partie proximale et massif plus bas. Ses extrémités s’articulent avec celles du cubitus ainsi qu’avec le condyle huméral et le carpe.

Il est moins long que le cubitus qui le dépasse d’une hauteur correspondant à celle de l’olécrâne ; par contre, son extrémité distale descend plus bas en longeant le bord latéral du poignet.

Sa direction n'est pas rectiligne, il présente deux courbures dessinant un S inversé au segment proximal plus court.

* L’extrémité supérieure est formée de haut en bas par :

- la tête radiale, segment de cylindre creusé en cupule, elle entre en contact avec le condyle et la zone conoïde de l’humérus ; son pourtour

s’adapte à la petite cavité sigmoïde cubitale.

- Le col supporte la tête, et

- la tubérosité bicipitale, relief ovoïde implantée sous la partie postéro-médiale du col.

* La diaphyse augmente progressivement de diamètre de haut en bas, elle est prismatique, avec trois faces et trois bords, ceux-ci s’individualisent à partir de la tubérosité bicipitale; les bords antérieur et postérieur forment des crêtes obliques bien marquées. La face antérieure, légèrement excavée porte en son milieu le trou nourricier.

* L'extrémité distale est massive et aplatie d'avant en arrière. Elle présente :

- deux surfaces articulaires : une au contact de la première rangée du carpe, subdivisée par une crête mousse en deux champs ; et une face médiale délimitée par la bifurcation du bord interosseux et transformée en cupule articulée avec l’extrémité distale du cubitus, elle est l’équivalent mécanique de la petite cavité sigmoïde.

- une face postérieure parcourue par des crêtes ; une face antérieure lisse et excavée ;

- latéralement, l’apophyse styloïde est longée par deux gouttières, elle descend plus bas que son homologue cubitale d’une dizaine de mm.

Quatre points d'ossification concourent à la formation du radius, un diaphysaire, deux épiphysaires et un point pour la tubérosité bicipitale.

Le squelette de la main

comprend cinq métacarpiens et leurs prolongements phalangiens.

Les métacarpiens constituent le squelette de la paume. Ils sont numérotés en chiffres romains de I à V à partir du bord latéral. Os long, chaque métacarpien comporte : - une épiphyse proximale ou base (a) articulée avec le carpe et avec le ou les métacarpiens contigus. La base des II et IIIème présentent sur leur face dorsale une petite apophyse styloïde. - La diaphyse est prismatique triangulaire avec une face dorsale et un bord palmaire dénommé crête (c). - L'épiphyse distale ou tête (b) du métacarpien se termine par une surface articulaire sphérique plus étendue du côté palmaire. Chaque métacarpien s’ossifie à partir de deux points, l’un diaphyso-basal et l’autre épiphysaire distal, sauf pour celui du pouce dont le développement est inverse, ce qui le ferait assimiler à une phalange.

Les phalanges constituent le squelette segmentaire des doigts.

Ceux-ci sont identifiés à partir du pouce, soit par numérotage (1°, 2°, 3°, 4° & 5°), soit par dénomination (pouce, index, majeur, annulaire & auriculaire). A part le pouce qui n’a que deux phalanges, les autres doigts en comptent trois chacun, on les distingue par leur position en: phalange proximale (P1), intermédiaire (P2) et distale (P3). Chacune est une miniature d’os long. - l’extrémité proximale ou base des P1 présente une cavité glénoïde pour la tête du métacarpien correspondant; la diaphyse est légérement incurvée et plane en avant; l’extrémité distale ou tête est en forme de poulie qui répond à la base de P2. - P3 se termine par une extrémité libre rugueuse.

Squelette de l’index, vu de profil

L’ossification de chaque phalange est inverse de celle des métacarpiens, elle se développe à partir d’un point basal et d’un autre diaphyso-distal.

Le squelette du pouce est bien particulier. Sa fonction principale est son antéposition face au plan palmaire. D’autre part, le mode d’ossification du premier métacarpien est de type phalangien.

Les sésamoïdes sont de minuscules osselets en forme de lentille, ils sont enchâssés dans les terminaisons tendineuses au voisinage de la face palmaire des articulations métacarpo-phalangiennes. Les deux sésamoides du pouce sont constants.

Le Carpe est le squelette du poignet ; il s’agit d’une collection de huit os courts disposés en deux rangées de manière à former une gouttière à concavité palmaire dont la profondeur est accentuée par des saillies développées au niveau des berges .

Chaque pièce est assimilable à un cube, les facettes antérieure et postérieure, rugueuses, correspondent aux régions palmaire et dorsale du poignet. Les autres facettes sont articulaires à l'exception des éléments excentrés.

- La rangée proximale comprend, en partant du bord latéral, le scaphoïde (1), le semi-lunaire (= lunatum) (2), le pyramidal (=triquetum) (3) sur lequel repose le pisiforme (4). Les deux premiers s’articulent avec le radius, tandis que le troisième reste à distance de l’extrémité cubitale. La base du scaphoide est soulevée par un tubercule perceptible sous la peau (a). D’autre part, le pisiforme correspondrait à un tubercule (c) du pyramidal.

- La rangée distale comprend le trapèze (5), le trapézoïde (6), le grand os (= capitum) (7) et l’os crochu (= hamatum) (8). Les faces palmaires des osselets périphériques sont surmontées de saillies, le tubercule du trapèze (b) et le crochet (= hamulus) (d) de l’os crochu.

Le schéma de la face palmaire figurant à droite comporte le tracé d’une coupe arciforme (ab). La tranche de section rapportée plus bas met en évidence le plan métacarpien aux berges rehaussées par le relief du tubercule du scaphoïde en dehors et le pisiforme en dedans. La gouttière ainsi délimitée est transformée en canal carpien (cp) par un pont fibreux, le ligament antérieur du carpe (lc) inséré sur les deux berges.

Chaque os dérive d’un seul point d'ossification. Ceux du grand os et de l’os crochu apparaissent en premier, vers le 4ème mois après la naissance, les autres entre deux et six ans.

La ceinture scapulaire

En observant une épaule de profil, on constate que le couple omoplate-clavicule forme une sorte de cintre disposé horizontalement, au sommet duquel est suspendu l’humérus. Vu de haut, l’ensemble représenté par les deux cintres omo-claviculaires et le sternum forment un cadre osseux incomplet autour du pôle thoracique. Il suffit d’y adjoindre une boucle élastique reliant les deux omoplates pour en faire un semblant de ceinture, hétérogène et déformable, dénommée ceinture scapulaire aux flancs de laquelle sont suspendus les deux membres supérieurs.

Squelette de l’épaule droite vu de profil -a : omoplate / b : clavicule / c : extrémité proximale de l’humérus

Ceinture scapulaire observée de haut - a / b : omoplate / clavicule - c : membrane inter scapulaire (boucle élastique) - s  / t : sternum / voussure du thorax La jonction omo-claviculaire forme une sorte de ‘balcon ‘ (auvent) masquant la tête de l’humérus.

L’Omoplate (= scapulum) est un os plat appliqué contre la partie postérieure et supérieure du thorax. Elle est interposée entre les deux autres composantes de la racine du membre supérieur, l’humérus & la clavicule. Elle est remarquable par ses deux excroissances l’épine et la coracoïde.

Son aspect triangulaire lui fait décrire :

Vue latérale de la racine du membre supérieur
A : aspect antérieur / B : aspect postérieur / C : aspect latéral / ac : acromion / cg : cavité glénoïde / co : apophyse coracoïde / ep : épine / l : bord latéral m : bord médial / p : pointe / s : sommet / se : fosse sus-épineuse / se’ : fosse sous-épineuse / t : tubersule sus-glénoïdien / t’ : tubercule sous-glénoïdien

- une face antérieure appliquée contre le gril costal, elle est légèrement excavée et parcourue par des crêtes disposées en éventail, le trou nourricier est situé près de son bord latéral.

- une face postérieure remarquable par le relief de l’épine de l’omoplate, la subdivisant en deux aires d’étendue inégale, les fosses sus et sous-épineuses communiquant entre elles à travers l’échancrure épineuse.

L’épine (terme impropre) est en fait une plaque osseuse implantée perpendiculairement et orientée obliquement; son bord libre ou crête est perceptible sous les téguments, il est soulevé en son milieu par le tubercule du muscle trapèze. Elle se prolonge latéralement par une extrémité libre tordue, l’acromion dont le bord médial est taillé en facette articulée avec la clavicule.

- Le bord supérieur court et mince est surmonté latéralement par la coracoïde en forme d’index replié vers l’avant et dont la base est accentuée par l’échancrure coracoïdienne.

- Le bord latéral ou axillaire, son épaisseur en fait une sorte de pilier supportant la cavité glénoïde.

- Le bord médial ou spinal, acéré, est parallèle à l’axe vertébral, il marque un angle obtu à la hauteur de l’épine.

- L’angle distal est le sommet ou pointe de l’omoplate. L’angle supéro-médial est aigu.

- Enfin, l’angle supéro-latéral est transformé en surface articulaire pour la tête humérale, c’est la cavité glénoïde en forme de cupule piriforme surmontée à ses deux pôles par les tubercules sus & sous-glénoidien.

Le noyau d’ossification principal apparait vers le 2° mois de la vie embryonnaire au voisinage de la glène, trois autres points interviennent dans le développement

de cette dernière. D’autres points complémentaires entrent dans le modelage des excroissances.

La Clavicule est un os long tordu en S allongé, disposé horizontalement de chaque côté de la base du cou, interposé entre les deux autres composantes de la ceinture scapulaire : omoplate & sternum. On lui décrit : un corps et deux extrémités, médiale et latérale.

Clavicule droite observée de haut - a : extrémité sternale - b : extrémité acromiale - c : bord antérieur - d : bord postérieur - 1 : tubercule du ligament conoïde - 2 : crête du ligament trapézoïde - 3 : crête du ligament costovertébral - 4 : gouttière du muscle sous clavier - 5 : trou nourricier

· Le corps, légèrement aplati dans son tiers latéral et cylindrique pour le reste, présente une face supérieure lisse, une face inférieure parcourue par la gouttière du muscle sous-clavier. Les extrémités de cette dépression sont hérissées de reliefs d'insertions ligamentaires (trapézoïde, conoïde & costo-vertébral). Le bord antérieur est convexe et lisse dans sa moitié médiale, concave et rugueux en dehors; le bord postérieur est inversement conformé.

· L'extrémité sternale est globuleuse, sa surface articulaire en contact avec le sternum est en selle, c’est à dire qu’elle est convexe de haut en bas et creuse d’avant en arrière, sa concavité est accentuée par la forte saillie de son bord postérieur.

· L'extrémité latérale, en forme de palette, présente une facette ovalaire articulée avec l'acromion.

La clavicule se développe à partir de deux points: le diaphysaire est le premier à apparaitre, vers la 5° semaine de la vie embryonnaire, il se développe au sein d’une ébauche membraneuse, formant la diaphyse et l'extrémité latérale qui seront complètement ossifiés avant la naissance.

Le point secondaire, épiphysaire médial, apparait très tardivement au terme de l’adolescence, sa soudure au reste survient vers 22-25 ans.