Vascularisation artérielle

L'irrigation artérielle de l'oesophage provient de sources multiples, situées aux différents étages du médiastin postérieur.
La vascularisation des segments extrêmes est fournie par des collatérales issues de l'artère sous-clavière pour le segment proximal et du tronc coeliaque pour la portion distale; tandis que l'œsophage intermédiaire est irrigué directement par l'aorte.
Cependant, malgré la multiplicité des sources, cette vascularisation est précaire, les rameaux sont pour la plupart grêles, ou communs à l’œsophage et aux viscères qui lui sont contigüs (trachée, bronches, péricarde, diaphragme…)

esot31' .jpg (11105 octets) L’œsophage proximal esr irrigué par un réseau anastomotique établi entre les artérioles oesophago-trachéales:

Le groupe proximal destiné principalement à la paroi postérieure provient des artères thyroidiennes inférieures ; des artérioles grêles et à trajet parallèle aux berges de l'oesophage cervical s’anastomosent avec leurs homologues issues de l’aorte.

Le groupe distal comporte des rameaux antérieurs (de Demel) & postérieurs (artères du croisement). Elles se détachent soit de la face droite de la crosse aortique à la hauteur du croisement, soit plus rarement de l’artère bronchique droite ou d’une intercostale (3° ou 4°). L’artère du croisement - la plus constante - s’épanouit en deux rameaux ascendants (postérieur & récurentiel) et en un tronc court qui amarre l’œsophage à la crosse de l’aorte.

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L’œsophage intermédiaire dispose d’un réseau plus ‘systématisé’, fourni par l’aorte thoracique.
* L’artère bronchique gauche, souvent dédoublée, distribue de nombreux rameaux au segment interbifurcal de l’œsophage.
* L’artère bronchique droite, née de la face homolatérale de la crosse ou d’un tronc broncho-intercostal, contourne l’oesophage par derrière et lui fournit des rameaux courts avant d'atteindre la bronche souche droite.
* Au -delà, l’oesophage est vascularisé par des artères propres et impaires provenant directement de la face antérieure de l'aorte descendante entre les niveaux d'émergence des 4èmes et 8èmes artères intercostales. Leurs dimensions (longueur et calibre) augmentent au fur et à qu'on descend:
- Les artères oesophagiennes courtes en nombre variable (de 1 à 3), mesurent moins de un centimètre de long, elles amarrent l'aorte à la face postérieure de l’œsophage.
  - Les deux artères oesophagiennes longues , petite (supérieure) et grande (inférieure) oesophagiennes. La première se détache de l’aorte descendante à la hauteur de l’émergence des 6° artères intercostales, descend obliquement et s’épanouit sur la face postérieure de l’œsophage en un réseau anastomotique sus & sous-jacent. L’artère grande oesophagienne ou inférieure, constante, est plus longue et plus grosse (1 mm de diamètre). Elle nait de l’aorte descendante à la hauteur des 7° intercostales, aborde la face postérieure de l’œsophage deux cm plus bas et s’y distribue en un réseau péri-oesophagien étendu jusqu’au cardia.

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* L’œsophage distal n’est suffisamment irrigué que dans sa portion initiale par l’artère grande oesophagienne et par de fins rameaux ascendants provenant des collatérrales du tronc coeliaque : (artères cardio-tubé-rositaires et coronaire sromachique).

* Cependant, la multiplicité des sources vasculaires crée des zones frontières insuffisamment irrigués:
  - sur toute sa hauteur, la face antérieure est bien moins irriguée que la postérieure qui est au contact des sources vasculaires;
  - la zone frontière proximale, entre les ramifications des artères bronchiques et cesophagiennes courtes est mal irriguée sur une hauteur de 2-3 cm.
  - la frontière distale, sus-diaphraqmatique, est de loin la moins irriguée; elle s'étend sur 2 cm entre les ramifications de l’artère oesophagienne longue et les grêles rameaux provenant du tronc coeliaque.

Paradoxalement, ces zones à la vascularisation précaire sont celles qui sont les plus sollicitées exploitées lors des anastomoses chirurgicales.